Après 5 années d’expérimentation, le dispositif ITEP Insertion qui accompagne les jeunes de 15 à 20 ans dans le milieu ouvert fait la démonstration de son efficience médico-sociale.

En effet, il s’agit de trouver des interactions nouvelles entre les adolescents et l’institution tout en affirmant le travail clinique et l’importance de la pensée et des représentations symboliques.

L’ensemble des textes et recommandations sur le travail en ITEP soutiennent que la visée institutionnelle soignante est l’essentiel et repose sur la faculté d’organiser les pratiques professionnelles autour d’un ensemble d’interventions multimodales conjuguées.

Toutefois, le principe de subsidiarité est la clé de notre projet dès lors que le milieu ordinaire est toujours privilégié.

Ainsi, les professionnels de l’ITEP Insertion, avec le soutien du Pédopsychiatre, pensent et articulent leurs accompagnements autour de processus souples, modulables et structurants pour le jeune, afin notamment d’améliorer sa participation sociale.

L’enjeu de la section « Hors les murs » de l’ITEP est d’aller vers les jeunes dans leurs environnements de vie : domicile, école, clubs sportifs, entreprises et lieux de stages professionnels.

L’équipe pluridisciplinaire intègre dans ses interventions quotidiennes l’importance des lieux et moyens symboliques et relationnels ayant pour fonction de parer aux débordements que les jeunes expriment à travers leurs expressions comportementales ou par des réactions inadaptées du milieu social.

Il s’agit de savoir élaborer le « compromis nécessaire », permettant de durer face aux impasses provoquées par les attitudes du jeune adolescent et l’incapacité de l’environnement à y répondre.

« Les combinaisons institutionnelles doivent s’orchestrer comme un dialogue continuel conditionné par les expressions de l’enfant ou de l’adolescent, l’évolution de sa demande, les diverses exigences environnementales et les

capacités d’intervention de la structure … »


– Kelly THÉRÉSINE-AUGUSTINE, Cheffe de service ITEP

Le rapport de l’IGAS portant sur « l’évaluation du fonctionnement en dispositif intégré des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques, et des perspectives d’extension » cite les résultats d’une recherche menée par l’équipe du professeur Jean-Jacques GUILLARME auprès de jeunes accueillis dans des ITEP de la Fondation OVE.

Selon les conclusions de cette études

« Après 4 années de séjour en moyenne, il est observé que : pour les deux ITEP fonctionnant « hors les murs » 20% des sujets sortent sans orientation ; 60% sont orientés vers l’enseignement général ordinaire ; 15% présentent encore des accès de violence (contre 30% à l’entrée). Pour les deux ITEP fonctionnant « dans les murs », 50% des sujets sortent sans orientation ; 40% sont orientés vers l’enseignement préprofessionnel ; 30% présentent encore des accès de violence (pourcentage inchangé par rapport à l’entrée) »

À notre échelle, nous constatons les mêmes effets : facilité d’insertion professionnelle, plus grande autonomie de vie en milieu ordinaire et diminution des situations de crises/violences comportementales.



Alexandre DOUBEL

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